Vendredi
dernier, 03 août. J’ai vu une meute d’hommes et de femmes venir empêcher, par
la force, une conférence de presse des responsables de L’Union fait la Nation, un
regroupement de partis politiques de l’opposition au Bénin. Cela s’est produit au
Chant d’Oiseau, une institution de l’Eglise Catholique abritant des salles de
réunions. Il se situe, à moins d’un kilomètre, à vol d’oiseau, de la résidence
du président de la République, du Ministère de la Défense, du Ministère de l’Intérieur,
de la Présidence de la République et du Camp Ghézo, donc un lieu hautement
sécurisé. La meute a débarqué dans la salle, et en a chassé et invités et
organisateurs. Elle a menacé, conspué et insulté les occupants des lieux qu’elle
a gardés, sous son contrôle, pendant trois heures d’horloge, au moyen de cris
hystériques et d’insanités. Elle magnifiait le nom du président de la
République, au travers de slogans criés à tue-tête, à sa gloire. Je n’ai aucune
compétence médicale pour me prononcer sur l’état psychologique du commando
lancé contre nous. Mais il paraissait inutile de la raisonner et dangereux de s’attarder
en sa présence. Nous avons alors décidé de nous retirer des lieux. Ce qui fut
fait, sous les huées, les insultes, les crachats et mêmes les contacts
physiques hostiles de la meute furieuse.
Et
je viens ici m’adresser aux personnes sages que nous avons encore dans le pays.
Chers amis, vous savez, apparemment, à quel
moment précis intervenir pour produire les discours d’apaisement. Cependant, nous
sommes dans un contexte, où le président de la République s’est promis, trois
jours plus tôt, d’amener une partie des
béninois à affronter l’autre, les deux parties étant aisément identifiables. Le
président de la République a exécuté, à la télévision, de ses deux bras, le
geste violent qui exprime son intention : agir en sorte que nous nous fassions
la guerre.
Pensez-vous,
en votre âme et conscience, chers apôtres de la paix, que vous serez écoutés plus
longtemps ?
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